vendredi 5 août 2011

"Un goût d'inachevé", Films du Québec, 5 août 2011

Avis aux amateurs de films à suspense et autres polars. The Kate Logan Affair propose une une très bonne première partie durant laquelle une policière restée enfant tisse sa toile autour d'un bel étranger de passage. La denière demie heure du film est hélas trop décevante et mine la qualité du résultat final. Le duo Bledel/Lucas donne vie de manière convaincante à ce couple au destin tragique.

Les prémices du scénario sont intéressantes. Noël Mitrani dresse le portrait d'une femme encore très jeune, qui occupe un poste très important et très grave, celui de policier. Une fonction sociale qui porte en elle une part importante de responsabilité et que l'on s'attend à voir être assumée par une personne forte et exempte de doutes et de faiblesse. Or, on sait que dans la réalité, c'est loin d'être le cas.

À partir de là, Mitrani met donc en scène une femme-enfant ayant un réel déficit de maturité, qui est policière et qui a bien décidé de mettre le grappin sur une séduisant étranger, un peu faible et naïf. Pour occuper le rôle de la policière, l'actrice américaine Alexis Bledel, jeune trentenaire au visage d'enfant s'acquitte très bien de cette tâche.

Elle tisse sa toile autour d'un cadre français en voyage d'affaires, d'abord en le prenant pour un dangereux criminel, mais ensuite, parce qu'elle est attirée par lui. Le tournant de l'histoire et du film survient après que l'homme d'affaires se retrouve pris dans les mailles de la toile de la jeune femme.

En face d'elle, Laurent Lucas, qui s'acquitte de sa tâche de manière convaincante. C'est sur ce duo dépareillé que The Kate Logan Affair tire une grande partie de sa force. Jusque-là, le concept tient la rampe et le film s'avère assez efficace.

La suite est hélas beaucoup plus improbable. Dès le milieu du film, le scénario commence à manquer d'imagination. Un accident bénin à prime abord (il utilise le pistolet qu'elle lui tend et tire une balle dans le mur par erreur) oblige la policière à prendre l'étranger en otage et à l'entraîner dans une folle échappée dont il ne reviendra pas. Le scénario se laisse aller sans direction, les événements ne collent plus entre eux et la fin (l'intervention de la veuve qui cherche à résoudre le mystère) n'est guère convaincante et n'est suffisamment exploitée pour renverser le récit.

Un scénario inégal donc qui laisse un goût d'inachevé et qui nous a fait regretter le bon polar qu'aurait pu être The Kate Logan Affair au vu de sa première heure.

En résumé

Si la première partie du film laisse croire à un thriller maîtrisé, au scénario habile et à l'interprétation tout en nuance, il n'en est pas de même de la seconde moitié, beaucoup plus invraisemblable et nettement moins palpitante. Dommage. The Kate Logan Affair, second long-métrage de Mitrani, laisse un goût d'inachevé et ne confirme qu'à moitié l'essai réussi que constituait Sur la trace d'Igor Rizzi. On attendra donc le troisième long métrage de ce réalisateur talentueux avec impatience.

Par Charles-Henri Ramond

http://filmsquebec.over-blog.com/article-critique-the-kate-logan-affair-80888150.html

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