vendredi 5 août 2011

"Dans le vif de l’action", Métro Montréal, 4 août 2011

Noël Mitrani signe son deuxième long métrage The Kate Logan Affair En vedette : l’Américaine Alexis Bledel

Pour son deuxième long métrage, Noël Mitrani a voulu faire un film d’action. Mais pas nécessairement au sens où on pourrait l’imaginer : «Quand on pense film d’action, ça évoque toujours quelque chose d’un peu bête, alors que c’est un gros défi d’écriture de faire passer le sens par l’action plutôt que par les mots», assure le réalisateur.

The Kate Logan Affair commence par la rencontre fortuite entre un cadre français qui travaille dans les assuran­ces (Laurent Lucas), débarqué dans une petite ville cana-dien­ne anglophone pour un congrès, et une jeune policière (Alexis Bledel) qui le confond avec un violeur recherché.

De ce malentendu naîtra une aventure, laquelle aboutira sur des conséquen­ces insoup­çonnées. «J’avais envie de dire qu’il faut se méfier de ce qui semble stable. Selon moi, la rencontre de choses stables peut créer l’ins­tabilité, comme dans le cas d’un choc de plaques tectoniques», expli­que le cinéaste.

C’est le personnage de la policière que Noël Mitrani a d’abord imaginé. «J’avais très envie de faire le portrait d’une jeune femme, entre la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte, relate-t-il. Et je trouvais intéressant de mettre en scène un personnage aussi immature dans une fonction importante, qui lui confère beaucoup de pouvoir.»

Lorsque Noël Mitrani a rencontré Alexis Bledel, celle-ci lui est apparue comme l’actrice tout indi­quée pour le rôle. «Avec Gilmore Girls, elle s’est bâti une image de fille très gentille, très calme, et je ne voulais justement pas une comédienne qui évoquerait la folie ou l’inquiétude», explique le cinéaste, qui a voulu montrer qu’il ne faut pas toujours se fier à la fonction de quelqu’un pour juger de sa droiture.

«Depuis 2001, au nom de la sécurité des gens, tout est permis, rappelle-t-il. Je ne dis pas que tous les policiers sont des bourreaux, mais il faut faire attention. Ce n’est pas parce qu’il existe potentiellement du danger qu’il faut donner carte blanche à la police. Personne n’a le monopole de la violence. Le mal peut venir de partout.»

Pour fragiliser
Bien que Noël Mitrani soit franco­phone, plusieurs raisons l’ont poussé à tourner son deuxième film en anglais. Le réalisateur voulait retravailler avec son ami Laurent Lucas (Sur la trace d’Igor Rizzi), mais voulait rendre celui-ci moins stable, dit-il.

«C’est un acteur très solide et j’ai trouvé que ça serait intéressant de le déstabi­liser en le faisant parler en anglais, une langue qu’il ne maîtrise pas très bien.» Du reste, le cinéaste croit que l’anglais est particulière­ment adapté au cinéma : «Ça permet des dialo­gues très informatifs.

Le français est une très belle langue litté­raire, mais je trouve que le cinéma en français est souvent un peu inconfortable, à cause de cette musique des mots.»

Par Jessica Émond-Ferrat
http://www.journalmetro.com/Culture/article/934853--dans-le-vif-de-l-action-avec-the-kate-logan-affair

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