Le policier, nous a dit un jour un réalisateur bien connu, est le personnage idéal pour alimenter des histoires tant au cinéma qu’à la télévision ou dans un roman. Pour la simple et excellente raison que le policier marche constamment sur la ligne entre le bien et le mal, la justice et la criminalité. Bref, entre le droit chemin et l’abîme.
The Kate Logan Affair, petit film sans prétention, correspond exactement à cette définition. On y suit l’histoire de Kate Logan (Alexis Bledel), jeune policière canadienne en tout début de carrière qui arrête par erreur Benoît Gando (Laurent Lucas), cadre français d’une importante compagnie d’assurances en congrès au Canada.
Pour s’excuser de sa méprise, Kate invite Benoît à prendre une bière. Ce qui entraîne le couple dans une aventure d’un soir, un passage hautement prévisible. Comme le fait que cette aventure sente le souffre et va mal tourner.
Oui, mais quand et comment ? C’est en répondant à cette question que le réalisateur et scénariste Noël Mitrani nous entraîne dans un dédale de rebondissements qui nous tiennent en haleine. Le tout, pimenté de quelques détours quasi burlesques, étonnantes ruptures de ton qui s’insèrent dans le film sans pour autant en casser le rythme.
Mitrani a su maîtriser les ressorts de son scénario. Et ce, même si on sent tout au long de la projection que son film a été réalisé avec un budget bien modeste. Et même si on est agacé par un certain relâchement avant le dénouement. Ainsi, comment se fait-il qu’un témoin-clé qui a entendu un son suspect n’ait pas noté les autres sons, tout aussi révélateurs ? Et que les enquêteurs de la police n’aient pas été perplexe face aux réponses évasives de leur collègue. Hum... Ici, on y croit un peu moins.
La solide performance des trois acteurs principaux vient toutefois compenser ces faiblesses. Tant Alexis Bledel que Laurent Lucas et Noémie Godin-Vigneault sont très justes dans la peau de leurs personnages. La jeune actrice américaine au regard si distinctif joue parfaitement sur les registres de la manipulation et de la peur.
En entrevue, Noël Mitrani disait avoir gardé une main très serrée sur le scénario afin de proposer un film court qui maintient le spectateur dans l’action. Son thriller psychologique passe en effet très vite.
Par André Duschene
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire