mardi 24 juin 2014

The Bullet ザ・バレット, L'Affaire Kate Logan au Japon

Visuel du DVD au Japon.
Le 5 juin 2013, The Kate Logan Affair est sorti en DVD au Japon sous le titre The Bullet (trad. : La Balle), qui se dit en japonais ザ・バレット.

jeudi 8 mai 2014

Entretien avec le réalisateur Noël Mitrani (2 mai 2014).

Affiche de L'Affaire Kate Logan
L’Affaire Kate Logan était votre deuxième long-métrage. Il est très différent de votre premier film Sur la trace d’Igor Rizzi.
Oui bien sûr j’avais plus de budget, une grosse équipe et j’ai pu découper alors que sur mon premier film j’avais surtout travaillé en plans séquences. Le scénario aussi était plus développé et il y avait plus de personnages. Mais sur le fond, je n’ai pas l’impression que le film est si différent du premier, car les enjeux d’ordre moral sont assez similaires. C’est sûr que mon premier long-métrage avait une touche « film d’auteur » que Kate Logan n’a pas, en tous cas au premier regard. Car malgré son aspect léché, Kate Logan est un film tout aussi personnel que le premier.
Le scénario a-t-il évolué pendant le tournage?
Non je suis resté fidèle au scénario, j'ai raccourci certains dialogues, mais rien d'important, ce n'était pas une question de scénario mais d'état d'esprit. J'avais une grosse équipe et c'est très difficile de modifier des scènes ou même d'en ajouter pendant le tournage sans provoquer des tensions ou tout simplement un refus de la production. Comme je l'ai dit, c'est surtout dans l'interprétation des scènes que j'ai rendu les choses plus graves.
Vous n'avez donc jamais improvisé?
Quasiment pas, contrairement à mon dernier film Le Militaire dont j'ai écrit un tiers du scénario pendant le tournage, mais j'avais une petite équipe et très peu de machinerie. Plus on travaille sur un gros film plus on travaille dans la contrainte, ce qui peut devenir un danger pour la création car on devient plus un organisateur qu'un metteur en scène. C'est pour cela que les films très coûteux sont si formatés. J'avais conscience de ce piège et je suis resté vigilant. Mon principal atout a été d'avoir conservé le même climat mental pendant tout le tournage, je n'ai jamais perdu le fil de ce que je voulais exprimer, je me souviens encore de ce sentiment particulier qui m'habitait pendant le tournage, comme une sorte de vague à l'âme, quelque chose de mélancolique que j'ai transmis malgré moi à Alexis Bledel.
Et comment s'est passée la relation entre Laurent Lucas qui est français et Alexis Bledel qui est américaine?
Ils se sont peu parlés, ce qui était d'ailleurs une bonne chose pour l'histoire. Ils sont restés finalement assez étrangers l'un pour l'autre pendant tout le tournage. Je donnais des indications en français à Laurent et en anglais à Alexis. J'ai très peu communiqué avec Alexis, mais j'ai la conviction qu'elle me comprenait et quand je regarde le film aujourd'hui je suis saisi par le mimétisme entre elle et moi, j'aime regardé Alexis dans ce film car elle a donné quelque chose qui est très proche de ma sensibilité profonde.
Quelles indications lui donniez-vous?
Alexis est une personne douce et gentille, elle est même très timide, contrairement au personnage qu'elle devait jouer. La policière Kate Logan est dure, cassante, elle renferme de la colère, du ressentiment, tout ce qu'Alexis n'est pas! Et c'est justement pour ça que j'ai choisi cette actrice, et c'est aussi pour ça qu'elle a voulu ce rôle, car elle a dû forcer sa nature pour atteindre le degré d'intensité du personnage. Je sais qu'Alexis a souffert sur ce film, son personnage lui faisait du mal, c'était douloureux pour elle, et moi j'étais ravi qu'il en soit ainsi. Mon travail consistait à maintenir son niveau d'intensité, à lui dire toujours d'être dure, de ne pas s'adoucir, "Soit plus dure que ça!", je lui disais, "N'oublie jamais que Kate est une mauvaise personne!" Et le fait qu'Alexis soit une personne douce à la base, ça a créé un conflit très approprié entre la vraie personne et le personnage. Alexis est sortie du tournage complètement lessivée !
Et comment avez-vous travaillé avec Laurent Lucas qui devait jouer en anglais?
Je sais que Laurent a fourni un gros travail de préparation, il fallait qu'il maitrise son texte en anglais avec une telle perfection qu'il puisse ensuite s'en libérer au tournage. Le gros danger quand un acteur français joue en anglais c'est qu'on refuse de croire qu'il parle si bien anglais, de façon aussi fluide, car nous savons que les Français sont généralement assez nuls en anglais, et ça c'était un défi. Pour sonner juste, Laurent devait nous faire croire que ce qu'il disait correspondait vraiment à son niveau d'anglais, que ça venait de lui et pas du scénario, et il a été très efficace.
Oui, on est très à l'aise quand on l'écoute dans la version originale en anglais. Et pour ce qui est de son personnage, que lui aviez-vous demandé exactement?
Il a fallu qu'on trouve le bon dosage, jusqu'où le personnage devait-il se soumettre à la volonté de la policière, apparemment le résultat ne convient pas à tout le monde ! Le personnage avait des côtés un peu ridicules dans le scénario, mais on les a gommés au tournage, on ne voulait pas tomber dans la farce. L'idée était de camper un bon père de famille bourgeois qui aime sa femme et sa fille de 11 ans, un type banal qui gagne bien sa vie dans les assurances, qui voit la vie comme un schéma et non comme une aventure, tout l'inverse de ce qu'il s'apprête à endurer. À peine a-t-il quelques fantasmes que beaucoup de Français peuvent avoir, les motels, les grands espaces américains... Et puis subitement il a cette aventure avec cette jeune policière, il couche avec elle pour répondre à une pulsion incontrôlable, comme s'il était incapable de résister au fantasme de coucher avec une flic canadienne! Globalement, Laurent s'est calé sur l'intensité d'Alexis, c'est elle qui donnait le tempo des scènes. C'était un peu comme si la mise en scène passait par Alexis pour arriver à Laurent.
Le plan au ralenti où l'on voit Benoît au volant de sa Ford Mustang qui sourit en regardant la caméra est très beau, était-il prévu pour être la dernière image du film?
Oui, avec sa voix en off qui dit : "D'après les paramètres de mon existence, mon espérance de vie est de 82 ans". Quand on l'entend dire ça, il est déjà mort dans l'histoire. Cette phrase résume tout le personnage, elle exprime le sens que j'ai voulu donner à mon film. Dans le fond, L'Affaire Kate Logan, c'est l'histoire d'un type va perdre la vie parce qu'il a cassé son lacet, c'est aussi simple que ça.
Le personnage de Benoît meurt au deux tiers du film, c'est peu fréquent que le personnage principal soit assassiné par l'autre personnage principal.
Oui j'ai vraiment cherché à surprendre le spectateur. Je voulais que le meurtre de Benoît par la policière soit choquant, donc inattendu. J'ai voulu assommer le spectateur, le priver en cours de route du personnage de Benoît afin qu'il ressente sa perte.
On commence avec lui et on finit avec elle, finalement c'est un film sur lui ou sur elle?
Mais on finit aussi sur lui !
Oui, c'est vrai, mais on a tout de même l'impression de finir avec elle. On ne sait pas vraiment à qui s'identifier.
Et bien ni à l'un ni à l'autre ! Lui parce qu'il est vu comme trop passif, elle parce qu'elle est désaxée et criminelle. L'important pour moi était l'implacabilité de l'histoire, par le rapport d'identification. Mais je pense que si une identification est possible c'est avec le personnage de Valérie, l'épouse de Benoît, car on a de la compassion pour ce qui lui arrive, enfin pas pour longtemps car les spectateurs lui en veulent tellement de ne pas se venger qu'ils répugnent aussi à s'identifier à elle.
Mais cette impossibilité de pouvoir s'identifier aux personnages du film, ne pose-t-elle pas un problème aux spectateurs?
Si bien sûr, c'est même pour cela que beaucoup le rejette. Le public aime prendre partie, et là il est sans repères, donc il rejette. Avec ce film je me suis rendu compte à quel point le cinéma est un langage codifié, et c'est pour cela que l'industrie est frileuse et qu'elle fabrique autant de films insipides. Aujourd'hui on a tellement accumulé de données sur les réactions du public que beaucoup de films sont juste élaborer pour ne pas déplaire au public, on ne peut pas faire du bon cinéma dans ces conditions.
Le personnage de Valérie Gando qu'interprète Noémie Godin-Vigneau est le seul qui soit touchant dans le film.
Oui, on a eu beaucoup d'émotion au tournage quand on a tourné les scènes avec Noémie. Elle était très juste, elle a su jouer avec sobriété cette femme blessée. La scène où elle rencontre Alexis Bledel était vraiment impressionnante. Toute l'équipe était émue, quelque chose de fort a eu lieu à ce moment-là au tournage car l'enjeu entre les deux personnages était intense. Beaucoup de gens me disent que Noémie Godin-Vigneau aurait mérité un prix pour son interprétation.
Certains spectateurs sont très énervés en sortant de votre film, il y a pleins de situations qui les agacent. J'ai vu sur Youtube ou Netflix des critiques très virulentes.
Je sais, il y a ceux qui détestent Alexis Bledel dans ce rôle, ceux qui auraient voulu que Benoît se montre moins couillon, ceux qui refusent d'admettre que la policière s’en sorte à la fin, ceux qui ne comprennent pas pourquoi l’épouse de Benoît ne se venge pas de la policière, etc... En gros le public se passionne pour une histoire qui ne lui convient pas ! (rires)
Comment vous l'expliquez?
J'ai mon idée sur la question. Tous ces rejets du public coïncident avec un certain nombre de clichés du cinéma commercial, je crois malheureusement que le grand public se sent inconfortable lorsqu'il ne retrouve pas les clichés habituels du cinéma hollywoodien. Le public prétend vouloir de l'originalité et lorsqu'on lui en donne il n'en veut pas. Et mon film est truffé de situations qui sont à deux doigts d'être des clichés et qui basculent finalement dans autre chose. Manipuler les conventions d'Hollywood c'est précisément ce que je recherchais, je pensais que c'était une façon de dénoncer les clichés, mais visiblement ça s'est retourné contre moi.
Effectivement, L’Affaire Kate Logan ressemble à un film d’Hollywood mais il est tout le contraire, en gros vous attirez un certain public et vous le décevez, vous décevez ses attentes.
Oui c’est ça, il y a tromperie sur la marchandise ! (rires ) Mais je refuse de passer trois ans de ma vie à faire un film dans le seul but de satisfaire les attentes des spectateurs. Une grande partie du public fonctionne avec des stéréotypes dans la tête, et si vous lui proposez une version alternative de la vie, il vous en veut car vous le bousculez. Heureusement il y a aussi des spectateurs capables de regarder un film en essayant de comprendre ce qu’on leur montre sans avoir des attentes ordinaires. Soit vous divertissez le public, soit vous le faîtes réfléchir, faire les deux à la fois est un exercice très périlleux.
C'est un peu facile de reporter la faute sur le public.
Je ne dis pas que le public a tort, ni même qu'il est idiot. Je dis simplement que le public se réfère à des codes et qu'avec Kate Logan j'ai été trop ambitieux, j'ai voulu faire un film d'Hollywood et en même temps un film d'auteur, et je me suis emmêlé dans cette contradiction. Si j'ai commis une faute, c'est celle de ne pas avoir tourné ce film comme un film d'auteur, de façon trash, avec des flous, des recadrages et une caméra instable ! Manifestement il y a quelque chose d'impossible à réconcilier entre la forme hollywoodienne du film et son contenu quasiment subversif. C'est un mélange des genres, et en cinéma c'est un péché capital !
Disons aussi que ceux qui apprécient le film l'aiment avec enthousiasme.
Oui c'est logique, car ils sont heureux de voir que cette histoire est présentée de façon peu conventionnelle, ils sont satisfaits de ne pas retrouver les poncifs habituels. Ceux qui aiment le film l'aiment pour des raisons exactement inverses à ceux qui le détestent. Face à ça je ressens une certaine confusion, comme si mon film n'existait pas en lui-même mais seulement à travers l'interprétation qu'on en a.
Tant mieux, vous faîtes réagir le public.
Oui j'essaye de me consoler avec cette idée.
Au départ quel était votre projet en écrivant le scénario?
Je voulais faire un road-movie en anglais ! Un vieux rêve de cinéaste européen, j’avoue que c’est un peu cliché, mais ça me tenait à cœur.
Le scénario a tout de suite ressemblé à la forme qu’on lui connait dans le film ?
Oh non, pas du tout ! J’ai écrit la première version du scénario en 2006, juste à la fin de la postproduction de mon premier film. Je voulais faire un film à petit budget, environ 200.000 dollars, qu’on tournerait en Floride. Et puis Sur la trace d’Igor Rizzi a été pris en sélection à Venise et j’ai eu le prix à Toronto, et la donne a changé, à partir de là je savais que j’aurai une chance d’être financé à hauteur de quelques millions et j’ai réécrit le scénario dans cette perceptive.
En quoi le fait de savoir que vous auriez un budget confortable a-t-il modifié le scénario?
On peut se permettre plus de choses. Plus de situations coûteuses, plus de décors, plus d’acteurs, plus de figurants, la possibilité de tourner en 35 mm et en cinémascope, plus de machinerie. Des fantasmes de réalisateur !
C’est dangereux, l’économie de moyens a du bon parfois, trop d’argent peut tuer une idée.
Oui il faut faire attention, mais en tant que réalisateur on a envie de temps en temps d’exprimer nos idées avec des moyens plus importants. Et puis un road-movie ce n’est pas comme tourner dans une maison en huit-clos, il faut se déplacer, créer un univers changeant, et ça coûte plus d’argent.
Aviez-vous une direction particulière dans la façon de filmer?
Oui, je voulais découper les scènes contrairement à la réalisation austère en plans-séquences de mon premier film. Mon schéma était le suivant : tout ce que je ne tourne pas en courte focale je le tourne en longue focale, Kubrick filmait uniquement comme ça. Et puis je voulais beaucoup de travellings pour créer une fluidité à l'image, je voulais que l’histoire glisse lentement vers le drame. Je voulais une image léchée, comme une façon de me dire à moi-même, "Allez, tu es capable de faire un vrai film !" Mais aujourd'hui j'aimerais beaucoup voir ce que j'aurais pu faire de ce film si je l'avais tourné en caméra à l'épaule...
Et au niveau du contenu de l’histoire, qu’est-ce qui a évolué au fil du temps?
À l’origine, la policière était un personnage plus tourmenté, plus dans le remords de ses mauvaises actions, après avoir tué Benoît elle ressentait un dégoût pour elle-même et elle tentait de mettre fin à ses jours.
C'était intéressant.
Oui, mais au stade du financement, on m’a suggéré que ce serait plus percutant qu’elle agisse sans aucun remords et j’ai cédé, j’ai peut-être fait une erreur, c'était une belle idée, le personnage aurait été moins rugueux pour le public, après l'avoir détesté il aurait fini par avoir pour elle une certaine empathie.
En même temps, c'est intéressant d'assumer jusqu'au bout un personnage antipathique.
Oui c'est vrai que c'est un peu facile de toujours racheter les mauvais personnages, la fameuse part d'humanité que tout personnage doit avoir à l'écran est devenue une convention un peu pénible.
Tandis que là Kate Logan est irrécupérable, c'est un personnage damné et finalement c'est très bien comme ça.
Oui.
Et le fait que la policière s'en sorte, c'était dans la première version du script?
Oui, c'est la seule idée qui n’a jamais bougé. La policière tue Benoît pour ne pas avoir à faire face à ses erreurs professionnelles et elle parvient à s’en sortir, cette idée était inscrite dans l'histoire dès le départ. Le pivot autour duquel j'ai bâti tout le scénario.
Pourquoi vouloir à tout prix qu'elle s'en sorte?
Parce que j'aime cette idée, j'aime écrire à partir d'une idée qui me choque. L'immoralité est un vrai défi quand on écrit, ça paraît simple comme principe mais pour le faire passer et ensuite le faire accepter ça revient à soulever une montagne, car on sait que ça va déranger le public et ça nous place en tant qu'auteur dans une position fébrile. Faire gagner un méchant dans un film, c'est aussi difficile que de se frayer un chemin dans la jungle, on s'épuise très vite !
Et la femme de Benoît qui ne se venge pas, pourquoi cette option?
J’ai beaucoup réfléchi sur cette question. J’ai même envisagé sérieusement qu’elle se venge, je savais que ça ferait plaisir au public, mais du coup j’avais peur que mon film ne devienne conventionnel, ce choix m’a vraiment torturé. Et puis je me suis aperçu que l’absence de vengeance de cette femme fonctionnait de paire avec le fait que la policière s’en sorte sans être inculpée. Il fallait mener la cruauté jusqu’au bout, ne pas s’arrêter en chemin.
Ce choix vous a coûté cher auprès de beaucoup de spectateurs et de la critique.
Oui je sais, mais finalement je préfère que le film soit détesté pour ce parti pris qu’apprécié pour de mauvais motifs de compromis, au moins là je n’ai pas dilué mon idée, je l’ai assumée, ça me perturbe au niveau de la réception des gens mais j’ai fait mon travail de cinéaste.
Et si c’était à refaire aujourd’hui?
Je suis obligé de répondre…? (rires)
Mais en définitive, pourquoi elle ne se venge pas ?
Parce que ça ne lui passe même pas par la tête ! Elle croit la version de la police. Elle est comme son mari, elle croit dans le système, elle est juste dévastée mais ne ressent aucune pulsion de vengeance.
Non seulement elle perd son mari abattu par la policière, mais en plus elle doit accepter qu’il a tenté de la violer, ça fait beaucoup pour une femme bourgeoise au parcours tranquille jusque-là.
Vous voulez dire que ça fait trop?
Non je veux dire qu'on n’aimerait pas être à sa place.
Oui, ça c’est sûr. Dans le fond, c’est elle qui subit le pire préjudice, elle va devoir vivre le reste de son existence avec cette horrible idée qu’elle a perdu son mari et qu’en plus elle ne connaissait pas la vraie nature de l’homme qu’elle avait épousé. Je crois que cette notion est forte, mais trop de spectateurs sont tellement obsédés par le désir primaire qu’elle devrait se venger qu’ils n'y prêtent pas attention. Je crois que beaucoup de gens passent à côté de cette notion, c'est dommage.
Le titre du film ne semble pas très approprié, on s'attend à une enquête minutieuse, à un procès même.
Oui, c'était mon titre de travail et puis on n'a jamais réussi à s'en défaire!
L’Affaire Kate Logan a reçu un accueil mitigé à sa sortie, mais depuis le film gagne en intérêt auprès du public car les aspects peu conventionnels de l’histoire au départ perçus comme des défauts sont aujourd’hui considérés comme des qualités.
Oui j'ai l'impression que la perception du public évolue dans ce sens. Souvent ce sont les films maudits à leur sortie qui tirent leur épingle du jeu sur la durée, et au contraire on voit tant de films encensés à leur sortie qui s'enfoncent ensuite dans l'obscurité.
Croyez-vous que L'Affaire Kate Logan deviendra un film culte?
Peut-être, on verra...
Propos recueillis pas William Amos-Dupuis. 
 http://laffairekatelogan.over-blog.com/

jeudi 25 août 2011

"Kate is not exactly psychologically stable", Orcasound, 08 August 2011

A Canadian and Montreal shot film written and directed by Noel Mitrani (Sur la Trace d’Igor Rizzi) and starring Alexis Bledel formerly of television’s The Gilmore Girls.

Kate Logan (Alexis Bledel) is a young female police officer. She has just joined the police force of a small town in the western part of Canada. Being young and a woman, Kate feels she has plenty to prove. Despite the nature of her job and responsibilities it entails, Kate is not exactly psychologically stable. This instability finally lands her in a lot of hot water.

While on the job one day Kate arrests a man she feels has committed a felony. She believes him to be a rapists that the police in her small town have been looking for. That is a mistake on her part and she becomes concerned that the French insurance executive Benoit Gando (Laurent Lucas - Lemming, In My Skin), who is in Canada from France due to business, might tell her superiors about her error.

Deciding that her only way out of this mess is to seduce Benoit. She sees him later and is successful in bedding him. The two embark in an affair. This is tricky because Benoit is married.

In the midst of this dysfunctional affair, Benoit soon begins to see that his life is never going to be the same again. This is not going to be a fun little fling while away on business for him. A tragic ending is the only way you can see this resolving itself.

This was an interesting role for actress Alexis Bledel to have chosen to take on as she is usually the good girl in whatever she has previously done. The mentally unstable character of Kate certainly is a change for her. Despite having previously been part of a popular television series and some high profile films like “Sisterhood of the Travelling Pants”, Bledel seems very comfortable in this low-budget film. Her look of being a very innocent young woman lent very much to the nature of her messed up in the head character.

An interesting aspect of the story is language. Is it inevitable that when you make a Canadian film English vs. French is always going to crop up? Benoit is a French speaker who finds himself having to live for a short period in an English world. He is not able to express himself in his native tongue. His frustration is palpable. Another layer to this onion of a film.

The film, despite its smallish budget, looks great. Director Mitrani chose to shoot it in 35 mm and the result is a very crisp picture with sharp colours.

By Carey
http://www.orcasound.com/en/index.php/latest-films/10310-the-kate-logan-affair.html

dimanche 21 août 2011

4 critiques de spectateurs, cinemaclock.ca, août 2011

Un film de qualité, intéressant du début à la fin. Mitrani réussit encore à faire de l'excellent cinéma avec des budgets qui méduseraient les producteurs américains.
8/10
sylvie_beaudin@ - première critique
23.8.2011 - âge: 36-49

The Kate Logan Affair - Flyer  2010
Ce film m'a tenue en haleine du début à la fin. Le rhytme est un peu plus lent qu'un thriller américain traditionnel, mais le déroulement est plus inattendu. Je donne un 8.5.
9/10
gearcand@ - première critique
21.8.2011 - âge: 26-35

Emouvant!!! Le film est émouvant!!! L'actrice joue bien son rôle. Elle a vraiment bien jouée. Belle histoire, qui nous rappelle que la vie peut basculer dans un sens comme dans l'autre à tout moment. Le film n'a pas de lenteur. Le suspens est gardé et la fin inattendue. Surprenante même!!! C'est vraiment un bon film avec peu de moyen mais réussi. Les films comme on les aime. Bravo!!! À voir!
7/10
adan.st@ - 7 critiques
15.8.2011 - âge: 36-49 

Vraiment rien d'extraordinaire. Le film commence assez bien et décent dans la stupidité la plus totale aussitôt que les deux personnages principaux se rencontrent. C'est très dommage car Alexis Bledel est quand même bonne dans son rôle même si je ne l'aurais pas prise pour ce rôle si j'étais le directeur de casting. Malheureusement, ce film ne vaut vraiment pas la peine d'être vu, dommage car cela aurait pu être un très bon film.
2/10
dx4ever2006@ - 15 critiques
4.8.2011 - âge: 26-35

samedi 6 août 2011

"Thriller sombre et mystérieux", Canoë, 6 août 2011

Après avoir filmé dans son premier long métrage Sur la trace d’Igor Rizzi l’errance d’un ancien footballeur français au milieu de l’hiver québécois, le cinéaste montréalais d’origine française Noël Mitrani change de registre pour mettre en scène un thriller sombre et mystérieux campé au cœur de l’Ouest canadien.

Tourné en anglais, The Kate Logan Affair (L’affaire Kate Logan, en version française) s’organise autour de la rencontre impromptue entre une jeune policière canadienne (Alexis Bledel) et un homme d’affaires français (Laurent Lucas) de passage pour quelques jours dans une petite ville de l’Ouest canadien.

La policière confondra d’abord le Français avec un criminel recherché. Puis, pour s’excuser de sa bévue, elle l’invitera à prendre un verre le soir même. Le rendez-vous se terminera au lit, même si Monsieur est marié.

Jusqu’ici, rien de bien troublant, donc. Mais les choses se compliqueront encore plus le lendemain, lors d’un second rendez-vous qui se terminera plus tôt et qui plongera les deux amants dans une cavale rocambolesque.

«Au départ, j’avais très envie de raconter l’histoire d’une jeune policière et surtout de raconter l’histoire d’une jeune policière immature, explique Noël Mitrani en entrevue.

«Parce que je trouve que c’est quelque chose qui me manque au cinéma. Je trouve qu’on a toujours affaire à des personnages qui sont, soit adolescents et qui sont donc dans l’immaturité et l’illogique de l’adolescence, soit adultes et responsables. Mais il y a une toute petite période de la vie qui peut durer quelques mois seulement où on a fini d’être un adolescent, et on est en train de commencer à aller vers l’âge adulte. Pour moi, personnellement, ç’a été une période très forte. C’est comme quelque chose qui se passe dans notre tête.

Et comme une policière est par définition une personne qui a une grosse responsabilité, je trouvais ça intéressant de mettre en scène une jeune policière immature pour créer un conflit entre sa fonction et ce qu’elle est en tant que personne.»

Actrice hollywoodienne

Pour incarner les deux personnages centraux de son histoire, Noël Mitrani a fait appel à son ami et bon complice Laurent Lucas (qui avait aussi joué le rôle principal de Sur la trace d’Igor Rizzi) et à l’actrice hollywoodienne Alexis Bledel, connue pour ses rôles dans les films The Good Guy et The Conspirator et surtout dans la série télé Gilmore Girls.

«J’ai eu un coup de foudre pour cette actrice et, heureusement, elle a eu un coup de foudre pour le scénario, souligne le cinéaste.

«C’est bête à dire, mais c’est cela. Mais il fallait qu’elle ait un coup de foudre sinon le film n’aurait pas pu se faire. On a envoyé le scénario à Hollywood, on avait un agent là-bas. On nous a proposé des actrices que je n’ai pas aimées. Mais quand je l’ai vue, elle, j’ai dit: wow, c’est elle. Elle est très belle, elle a un regard incroyable, et en même temps, elle peut avoir l’air sage.»

«Ce que j’ai aimé chez elle, c’est sa faculté à tenir le personnage de bout en bout et à donner sans cesse l’impression qu’elle est sur la corde raide. Elle a fait un travail extraordinaire.»

Par Maxime Demers
http://fr.canoe.ca/divertissement/cinema/nouvelles/2011/08/04/18511346-jdm.html

vendredi 5 août 2011

"The Kate Logan Affair: solide travail d’acteurs", La Presse, 5 août 2011

Le policier, nous a dit un jour un réalisateur bien connu, est le personnage idéal pour alimenter des histoires tant au cinéma qu’à la télévision ou dans un roman. Pour la simple et excellente raison que le policier marche constamment sur la ligne entre le bien et le mal, la justice et la criminalité. Bref, entre le droit chemin et l’abîme.

The Kate Logan Affair, petit film sans prétention, correspond exactement à cette définition. On y suit l’histoire de Kate Logan (Alexis Bledel), jeune policière canadienne en tout début de carrière qui arrête par erreur Benoît Gando (Laurent Lucas), cadre français d’une importante compagnie d’assurances en congrès au Canada.

Pour s’excuser de sa méprise, Kate invite Benoît à prendre une bière. Ce qui entraîne le couple dans une aventure d’un soir, un passage hautement prévisible. Comme le fait que cette aventure sente le souffre et va mal tourner.


Oui, mais quand et comment ? C’est en répondant à cette question que le réalisateur et scénariste Noël Mitrani nous entraîne dans un dédale de rebondissements qui nous tiennent en haleine. Le tout, pimenté de quelques détours quasi burlesques, étonnantes ruptures de ton qui s’insèrent dans le film sans pour autant en casser le rythme.

Mitrani a su maîtriser les ressorts de son scénario. Et ce, même si on sent tout au long de la projection que son film a été réalisé avec un budget bien modeste. Et même si on est agacé par un certain relâchement avant le dénouement. Ainsi, comment se fait-il qu’un témoin-clé qui a entendu un son suspect n’ait pas noté les autres sons, tout aussi révélateurs ? Et que les enquêteurs de la police n’aient pas été perplexe face aux réponses évasives de leur collègue. Hum... Ici, on y croit un peu moins.

La solide performance des trois acteurs principaux vient toutefois compenser ces faiblesses. Tant Alexis Bledel que Laurent Lucas et Noémie Godin-Vigneault sont très justes dans la peau de leurs personnages. La jeune actrice américaine au regard si distinctif joue parfaitement sur les registres de la manipulation et de la peur.

En entrevue, Noël Mitrani disait avoir gardé une main très serrée sur le scénario afin de proposer un film court qui maintient le spectateur dans l’action. Son thriller psychologique passe en effet très vite.

Par André Duschene

http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/critiques/critique-cinema/15270-ithe-kate-logan-affairi-solide-travail-dacteurs.html?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_aujourdhui-sur-cyberpresse_267_accueil_ECRAN1POS1

"Rookie Gone Rogue: The Kate Logan Affair", Montreal Mirror, August 4, 2011

The criminal cop and the stranger in town are but two of many conventions in the second feature from writer/ director Noël Mitrani (Sur la trace d’Igor Rizzi). Frenchman Benoît (Laurent Lucas) is in Canada for a conference. He checks into a Bates-style motel because it makes him feel like he’s “in an American movie.” His dream comes to life, as he’s soon sucked into a Hollywood-style thriller.

Rookie policewoman Kate Logan (Alexis Bledel) mistakes him for a rapist and arrests him; he’s let go once she realizes her mistake. But she spots him later and invites him for a drink. Next thing you know, they’re in bed together. When some flirtatious gunplay results in an accidental discharge (none of that was euphemistic), Kate’s hinted-at psychosis goes into full swing: under her lead, they steal a car and take off from the authorities.

The Rockies make a gorgeous backdrop, and Kate Logan features solid performances. Lucas makes the jump from someone who’s never committed a crime or cheated on his wife to adulterous fugitive—whom we continue to root for—seem natural. Bledel deftly straddles Gilmore Girl and Sin City prostitute here as a crush-addled young woman (Kate says “jerk” and “cool” a lot) with dad­dy issues and a dark side. However, Noémie Godin-Vigneau’s minor role as Benoît’s wife is the most powerfully played character.

Mitrani wrote the film in French, then rewrote it in English. Too bad it seems…translated. The often heavy-handed and predictable script is the weakest link in an otherwise well-put-together genre flick.

By CRYSTAL CHAN
http://www.montrealmirror.com/wp/2011/08/04/weekly-round-up-27/