J’ai vu ce film il y a déjà plusieurs années. J’ai eu
l’idée d’en faire la chronique après celle de « Road Games » car ces
deux films conjuguent à mes yeux deux aspects essentiels du cinéma : un
amour des personnages et une volonté de concurrencer les meilleurs
fleurons du polar, malgré leur budget étriqué, soit par l’action, soit
par les effets.
Road Games misait sur l’action. Mauvais choix, à mon sens. Mais bon, ça passe.
The Logan Affair reste et demeure sur son personnage
principal, d’où le titre du film, tout en essayant, sans excès, d’aller
dans la course-poursuite, très hollywoodienne dans l’esprit. Mais sans
esbroufe. On n’est pas dans le spectacle pur, mais plutôt dans les
effets dramatiques, ce qu’ils sous-entendent…
Mon DVD s’intitule « The Logan Affair », pourtant ce
film est connu sous le titre plus complet, et à mon avis plus pertinent
« The Kate Logan Affair », car tout est centré sur un personnage, et un
seul.
Laurent Lucas est excellent dans ce film, comme dans
tous les films où j’ai pu le voir. C’est un acteur prodigieux, l’un de
ceux qui relève le niveau d’une production modique, de plusieurs
niveaux, juste par l’excellence de son talent. Désolé d’être si
dithyrambique avec lui, mais franchement, sans lui, que seraient
« Calvaire » ? Je vous le demande ! Pourtant, il a ici un rôle
secondaire, de premier importance, certes, mais secondaire. Le premier
rôle revient à Alexis Bledel, jeune américaine inconnue de ma part,
parfaitement à l’aise dans un rôle complexe, très complexe.
Car Kate Logan est une femme flic intrigante. Au
début, on la croit zélée. Elle arrête un pauvre français, venu au Québec
pour affaires, au simple motif qu’il « ressemble » à un psychopathe.
Puis, elle le libère au bout de quelques minutes, voyant que cela ne
colle pas. Mais comme elle se sent « coupable » ou « honteuse » de
l’avoir injustement accusé, elle essaie de se rapprocher de lui. Est-ce
pour donner corps à son intuition première ou pour s’excuser de la
méprise ? Je n’en dirai pas davantage, marre des spoilers !
En tout cas, la jeune actrice fait le boulot. Rien à
dire. Elle est vraiment crédible dans ce rôle de femme-enfant totalement
irresponsable. C’est ce qui m’a plu dans ce film. Le scénario rend
honneur à la complexité de son personnage principal. Perturbée,
manipulatrice, fragile, incompétente, elle passera tout le long du film à
se dépêtrer d’une situation dans laquelle elle s’est elle-même
embourbée. Tout cela est très cohérent ! J’aime beaucoup cette
progression dramatique, qui fait de ce pauvre représentant en assurance,
un lapinou perdu dans les serres d’un faucon impitoyable. Et pourtant
les apparences sont trompeuses. Bravo à cette jeune actrice, sans elle,
mon appréciation du film n’aurait sans doute pas été la même…
Ce thriller révèle au final de grandes qualités, et
des menus défauts, il faut être juste. Les qualités, j’en ai déjà parlé,
les interprètes, le scénario, l’humilité du réalisateur, pour les
défauts, je déplore le côté trop « capillotracté » de l’élément
déclencheur du drame. Je ne dirai pas de quoi il s’agit, mais bon, c’est
énorme, un peu comme dans « Iris », chroniqué par mes soins (pas à ce
point, tout de même !)… en somme, malgré ce handicap, le film s’en sort
avec les honneurs, j’avoue, j’adore ce film, malgré ses imperfections.
Par Sékateur
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