Le réalisateur Noël Mitrani avec l'actrice américaine Alexis Bledel |
«C'est un scénario que j'ai écrit très rapidement, sur le sentiment d'isolement et d'impuissance qui peut naître quand on est loin de chez soi, que l'on perd ses repères», explique Noël Mitrani, rencontré sur le plateau de The Kate Logan Affair, à Chambly.
Né au Canada de parents français, Noël Mitrani a d'abord vécu à Paris avant de s'installer à Montréal, où il vit depuis 10 ans. C'est à Montréal qu'il avait tourné son premier long métrage, Sur la trace d'Igor Rizzi, un film financé de sa poche qui avait, en 2006, remporté le prix du meilleur premier long métrage canadien à Toronto.
Comme son nom l'indique, The Kate Logan Affair est un film tourné en anglais, dont l'action se situe dans un milieu totalement anglophone. «Je trouve la langue anglaise très adaptée au cinéma. On arrive à débarrasser les dialogues de tout ce qu'il peut il y avoir de pesant. Ce sont des dialogues informatifs», estime Mitrani.
Laurent Lucas interprète un Français entouré d'Anglais. «Benoît est en Amérique pour un séminaire: sa route croise celle de Kate et ça va l'amener là où il ne pensait pas», dit Laurent Lucas. Son jeu n'est pas affecté par ce changement de langue. «La pensée est finalement plus importante que les mots», dit-il.
C'est donc vers une comédienne américaine que la production s'est tournée pour le rôle de Kate Logan. Alexis Bledel, révélée par son rôle dans la série Gilmore Girls, s'est rapidement imposée. «Je voulais une comédienne avec un côté femme et un côté jeune. J'ai vu une dizaine de filles, mais dès que j'ai vu Alexis, j'ai su que ce serait elle. J'ai eu la chance qu'elle aime le projet», dit-il.
La jeune femme, croisée entre deux prises dans un restaurant de Chambly, se réjouit de se glisser dans la peau de Kate Logan. «Elle vient d'entrer dans la police, elle travaille dans une toute petite ville et elle arrête un homme qu'elle prend pour un criminel (Laurent Lucas, ndlr)», raconte Alexis Bledel.
Comment une actrice américaine peut-elle se retrouver dans une production québécoise, dotée d'un budget de 2,5 millions? Le producteur, comme l'agent d'Alexis Bledel, parlent du coup de coeur de la comédienne pour le scénario. «À partir de là, tout est possible», glisse son agent. «J'aime vraiment me glisser dans la peau de ce personnage», dit Bledel.
«J'aime beaucoup le travail de Noël: il est original, et avec son premier film, j'ai vu qu'il allait à contre-courant, car il laisse l'histoire parler sans nous surstimuler. Je trouvais ça assez courageux de sa part! Il accorde beaucoup d'importance à ses spectateurs», dit le producteur, Ian Whitehead.
Avec The Kate Logan Affair, Noël Mitrani tourne en pellicule 35 millimètres. «C'est une image super belle», promet-il. Si les conditions de tournage de son premier film ont été plus difficiles en raison de son faible budget, le réalisateur éprouve un véritable plaisir à travailler avec une équipe plus importante. «Cela me laisse le temps de faire une mise en scène plus élaborée, et d'aller plus loin», dit-il.
Par Anabelle Nicoud
La Presse
Publié le 08 octobre 2009
http://www.lapresse.ca/cinema/nouvelles/201207/17/01-4550465-the-kate-logan-affair-une-gilmore-girl-chez-noel-mitrani.php
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